Une amitié expatriée

Oh oui la vie est belle sous le soleil de Californie...mais parfois la mélancolie est toutefois présente.
C'est le départ imminent d'un ami proche qui me fait ressentir le besoin d'écrire ce texte.
Car malheureusement il n'est pas le premier, ni le dernier. Ne vous inquiétez pas, personne n'est mort, mais malgré tout c'est un petit deuil à chaque fois que ca arrive. Et particulièrement cette fois.
J'étais témoin de son mariage il y a peu, suis amie avec son adorable femme et nous avons passé ensemble des moments extraordinaires. Il va tellement nous manquer!
Quand vous arrivez dans un nouveau pays, une nouvelle vie s'ouvre à vous et pourtant vous ne connaissez absolument personne. Il faut tout reconstruire, un chez-soi, des amitiés, des habitudes...au début, il est arrivé que  la nuit je me réveille en me demandant où j'étais ou que j'aie du mal à m'endormir tellement je pensais à ma famille, à mes amis...
En Belgique, j'ai choisi mes amis au fil des années, en fonction de nos centres d'intérêt, des personnalités, des moments partagés, etc. et ils sont-vous êtes- pour moi aussi important que ma famille proche.
Ici, c'est différent, pas le temps d'être trop exigent, on a plus la vie devant soi, du coup on se lie d'amitié avec des personnes plus facilement, tout en sachant qu'au fond ce n'est que temporaire (même si on espère rester en contact et se revoir dans d'autres circonstances).
Quand nous sommes arrivés, nous avons eu la chance de rencontrer directement un groupe de personnes extra grâce à un évènement qui a lieu chaque vendredi et qui s'appelle TG (Thank God...it's Friday).
C'est un drink (gratuit) organisé par l'université qui a lieu dans un endroit époustouflant: un beau bâtiment en bois, tout ouvert par des baies vitrées, face à la plage. L'endroit est parfait pour profiter des couchers de soleil, boire un verre et...rencontrer des gens!
Nous sommes devenus très vite très soudés avec certains-un noyau-. Dans le groupe, des français, des allemands, un iranien, une turque, quelques américains etc.Certains d'entre eux ont déjà quitté San Diego, le boulot...bien sur la vie continue, mais je sais qu'ils étaient quand même tristes de partir!
Entre expats, nous avons comme un aimant qui nous fait nous retrouver. C'est un peu l'auberge espagnole et c'est très amusant de découvrir d'autres cultures et de pouvoir discuter de notre expérience. 
Le problème c'est que ce noyau, qui s'est créé spontanément il y a maintenant deux ans, rétrécit petit à petit. La semaine passée je disais  à quelques personnes en plaisantant, bon  il va falloir recommencer à aller vers les gens (car à chaque semestre il y a pleins de nouvelles têtes), mais si au début j'étais super motivée, et parlais à tout le monde, maintenant j'ai l'impression de devoir me forcer. Pourtant je sais que ca viendra, naturellement. Et puis mine de rien on en a déjà un bon paquet de potes ici...
C'est juste que non seulement je suis privée de mes vrais amis en Belgique mais en plus je dois,petit à petit, voir mes potes ici se barrer...Bon j'arrête de faire mon Calimero, mais quand même! ;)